The Kaiser’s Fate flip book

Après son abdication à la fin de la première guerre mondiale, le sort du Kaiser, l’empereur d’Allemagne Guillaume II, a fait débat en Europe. Il s’était réfugié en Hollande où la reine Wilhelmine refusa de le livrer aux alliés qui voulaient le juger.



Ce flip book, certainement publié dès la fin de la guerre, témoigne de ce débat. Publié en Angleterre, à Blackburn, une ville du Lancashire, il a la particularité d’expliquer sur deux pages à la fois ce qu’il contient et la façon de l’utiliser :





Cela en fait un flip book important à double titre : historiquement parce qu’il témoigne de son époque mais aussi pour l’histoire du pocket cinema anglais à l’époque où il n’a pas encore pris le nom de flick book ou flicker book qui apparaîtra quelques années plus tard.

Comme on le voit sur la gauche des deux images, il contient également des pages colorées sur un papier différent au début et à la fin (14 en tout) comportant des publicités pour les commerçants de Blackburn. C’est assez rare dans un flip book pour le signaler car soit ils sont informatifs soit ils sont publicitaires mais rarement les deux. Cela fait penser à la série de flip books du Bon Marché sauf qu’il n’y a dedans de la publicité que pour le grand magasin lui-même.

Biofix à Blackpool

On connaissait jusqu’ici les flip books réalisés par Biofix à Londres ; il y en a donc eu ailleurs en Angleterre puisque celui-ci vient de Blackpool, une ville balnéaire du Lancashire sur la côte nord-ouest :



Il a été apparemment réalisé à Pâques 1912 ; son premier propriétaire, probablement l’un des deux hommes photographiés, l’a écrit au stylo :



Dans son article « Animated Portrait Photography », publié en 1989 dans History of Photography, Stephen Herbert a daté de 1911 l’apparition de Biofix à Londres. Peut-être la société s’est-elle installée pratiquement en même temps à Blackpool, à moins qu’elle ait ouvert une succursale à Blackpool pour le printemps et l’été ?

Particularité remarquable, cette inscription au dos du flip book que je n’avais jamais vue sur aucun autre des flip books de Biofix :



« Be Biofixed » est assez compréhensible, d’autant que Biofix faisait sa publicité en indiquant « Have you been Biofixed ? », mais comme je ne comprenais pas la signification de ce « for a bob », j’ai demandé à Stephen Herbert, qui ne l’avait jamais vu non plus, ce qu’il en pensait. Il m’a tout de suite précisé que « bob » est un mot de l’argot anglais qui signifie shilling. On pouvait donc se faire photographier chez Biofix et repartir avec ce flip book pour un shilling soit le vingtième d’une Livre de l’époque !

Rappelons que les mêmes flip books Biofix faits à Londres portent tous au dos cette inscription :



Qui signifie quelque chose comme « La nouvelle folie ». Pour un shilling, ça valait le coup !

Flip books d’artistes (1)

Pour aller jusqu’au 8000e flip book de ma collection, j’ai gardé cinq flip books remarquables réalisés par des artistes contemporains que j’ai achetés ces dernières semaines.

Le premier est signé Tina Touli, une artiste, designer et illustratrice d’origine grecque qui vit à Londres ; c’est une partie d’un Dance Typography Workshop coordonné en 2013 par Magdalena Papanikolopoulou au département Graphic Design du Technological Educational Institute d’Athènes.









Le flip book n’est qu’un des éléments de l’ensemble que l’on peut voir à cette adresse :

https://www.behance.net/gallery/7311003/Dance-Typography-Workshop

Il n’y en a eu que trois exemplaires et le mien est le numéro 3 que Tina Touli a signé pour ma collection.